« Rien de très nouveau sous le soleil… », soupire Arnaud Libilbehety, le directeur…
« Rien de très nouveau sous le soleil… », soupire Arnaud Libilbehety, le directeur de l’EPSA, organisme public gérant Gourette et La Pierre Saint-Martin pour le compte du département. Il fait allusion ici aux conclusions de la dernière enquête portant sur les conséquences pour les stations du réchauffement climatique.
Selon Nature Climate Change, une raréfaction de la neige impactera plus de 90 % des sites, et même jusqu’à 98 % des stations pyrénéennes, si la hausse des températures suit les 3 degrés annoncés.
« La trajectoire que les politiques actuelles dessinent à l’horizon 2100 va dégrader l’enneigement dans toutes les zones montagneuses d’Europe par rapport aux précédentes décennies », complètent des scientifiques travaillant pour Météo-France et l’INRA (institut de recherche pour l’agriculture et l’alimentation).
À la marge
Pour autant, de quoi parle-t-on ? Quels impacts concrets à redouter alors que, pour la même raison, 150 stations ont déjà fermé seulement en France ?
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Arnaud Libilbehety préfère relativiser. Non sans rappeler, aussi, que « sur le sujet de la durée d’enneigement, on a déjà anticipé des choses, depuis plusieurs années, via des études qui s’appuient notamment sur les différents scénarios proposés par le GIEC ».
Ainsi, selon le patron de l’Epsa, s’il est acquis que « la hauteur du manteau neigeux et le nombre de jours de précipitations vont baisser », cette nouvelle donne « n’aura pas forcément un impact significatif sur l’activité ».
« Aujourd’hui », complète notre interlocuteur, « une saison dure en moyenne 120 jours, de début décembre à fin mars. La période de « skiabilité » pourrait bien sûr se réduire à l’horizon 2050, mais ce sera à la marge ».
Neige de culture : pas la solution
L’étude publiée dans Nature Climate Change indique, par ailleurs, que le recours à la neige de culture, pas très vertueux, ne lèvera pas toutes les incertitudes… sauf si la courbe du réchauffement s’infléchit à hauteur de 1,5 degré. Hélas, on le sait : ce dernier scénario apparaît de moins en moins probable.
Mais, là encore, le directeur de l’établissement public s’empresse de recadrer le sujet. « À Gourette, par exemple, le volume annuel de production de neige artificielle ne représente que 7,7 % du stock moyen. Et il faut aussi savoir que le prélèvement d’eau reste marginal ».
Soit, en l’occurrence, « 2,4 % du débit total annuel du Valentin, le cours d’eau dans lequel nous “.
Des emplois en jeu, aussi
Le réchauffement climatique, et donc le recul possible du niveau d’activité des stations, ressemble aussi à une menace sur le front de l’emploi. Il n’est en effet pas neutre de rappeler que, notamment dans notre région, le ski constitue une composante importante de la vitalité économique des vallées. Alors que l’Europe compte plus de 2000 stations, on estime que 120 000 emplois dépendent directement, en France, des sports d’hiver.