C’était il y a une éternité. Souvenez-vous, un médecin français de SOS 92, appelé dans un hôtel de Châtenay-Malabry, ausculte deux touristes « chinoises » se plaignant d’un peu de toux. C’est le 23 janvier. L’épidémie qui sévit à Wuhan est encore très lointaine, il ne se méfie pas, il ne porte pas de masque. Mais quelques jours plus tard, on apprend que l’une de ces touristes, de retour chez elle, est déclarée positive au coronavirus. Le médecin de SOS 92, qui a développé de la fièvre, devient ainsi le premier à avoir contracté le virus sur le sol national. Il se cloître chez lui pendant que Santé publique France se lance sur la trace de la trentaine de patients qu’il a entre-temps auscultés.
Le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, rapporte les faits en restant dans le vague : il parle de « contact avec un cas qui a été confirmé ensuite en Asie ». L’alerte, précise-t-il, a été donnée « par un pays asiatique ». Et de se féliciter des « excellents contacts entre l’Asie et les autorités sanitaires françaises ». Pour la plupart des journaux qui reprennent la nouvelle, cette touriste était chinoise, et ce sont les autorités de Pékin qui ont informé la France. L’Agence de Santé publique ne dément pas.
Mais la nouvelle était fausse. La Chine, qui venait de mettre Wuhan sous quarantaine, essayait de surnager au désastre, bien incapable de remonter la trace d’une touriste rentrée d’Europe. Non, le pays asiatique qui avait alerté la France était Taïwan, comme le révèlera Adrien
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