Feu vert pour les vêtements de travail DMD, modèle d’engagement environnemental

L’engagement RSE chez DMD France, entreprise familiale lyonnaise spécialisée dans la fabrication de vêtements de travail depuis plus de 130 ans, prolonge une culture d’entreprise forgée par trois générations. « La société a toujours montré une sensibilité sociale et environnementale. Il y a quatorze ans, mon père et son associé ont installé près de 1.000 m² de panneaux solaires sur le toit de notre plateforme logistique », raconte Damien Jacquet-Francillon, directeur général de DMD France.

Une orientation amplifiée depuis, avec l’installation de 250 m² de panneaux photovoltaïques supplémentaires, en 2021. Désormais, l’entreprise produit plus que la quantité d’énergie consommée sur ses trois sites français, soit environ 180.000 kWh par an pour 150.000 kWh. « Cette énergie est revendue et contribue à alimenter en énergie verte d’autres entreprises, en attendant que notre contrat de revente d’énergie se termine et que nous puissions l’utiliser pour notre propre consommation à partir de 2028 », souligne-t-il.

Au-delà des énergies renouvelables, l’effort a aussi porté sur la sobriété : éclairage Led, isolation renforcée et pilotage intelligent de la consommation des bâtiments. L’investissement total pour ces installations photovoltaïques s’élève à près de 350.000 euros, comprenant la fourniture des panneaux, leur installation, les frais annuels de maintenance, de prévention et d’assurance. Un pari rentable, selon le dirigeant.

Matières premières et bilan carbone

Damien Jacquet-Francillon et son frère Lucas, co-associé de cette PME du Rhône, forte de 75 salariés et de 42 millions d’euros de chiffre d’affaires (en progression de 6 % l’an dernier), ont structuré la démarche RSE dès 2017, autour de la labellisation Ecovadis. Puis ils ont créé, en 2021, une fonction dédiée : « L’arrivée de Marion Gagnioud comme responsable qualité système et RSE a produit une dynamique, explique le dirigeant. Et a professionnalisé notre démarche. »

Nous pensions que les emballages étaient un point majeur. C’est, en fait, l’achat des matières premières qui représente l’essentiel de l’impact.

Un nouveau cap est franchi en 2024, avec la réalisation d’un bilan carbone. Cette analyse détaillée, couvrant chaque étape du cycle de vie du produit, de la fabrication à la fin d’utilisation, en passant par la commercialisation, a mis en lumière des enjeux inattendus. « Nous pensions que les emballages étaient un point majeur. C’est, en fait, l’achat des matières premières qui représente l’essentiel de l’impact. Le poids des matériaux agit directement sur l’impact carbone : plus leur poids diminue et plus l’impact carbone est moindre », indique-t-il.

Damien et Lucas Jacquet-Francillon dirigent DMD France et ont structuré la démarche RSE dès 2017.

Damien et Lucas Jacquet-Francillon dirigent DMD France et ont structuré la démarche RSE dès 2017.DMD France

Ces enseignements ont conduit l’entreprise à cibler plus finement ses actions, notamment dans le sourcing de matières premières aux mêmes performances techniques avec un grammage réduit. « Nous challengeons nos fournisseurs pour identifier des matières écoresponsables et plus légères », précise Marion Gagnioud, responsable QSRSE. Une large part des tissus provient déjà de matériaux et de fibres recyclés.

L’analyse du cycle de vie des textiles

La production est, quant à elle, localisée en Tunisie. « Nous sommes fiers de défendre ce modèle, à contre-courant des productions asiatiques. C’est un choix qui nous offre une véritable maîtrise des procédés et une réactivité forte », assure-t-elle. Cette traçabilité « en remontant jusqu’au tissu et au fil », suivie d’une analyse du cycle de vie des produits, permet de communiquer aux clients l’empreinte carbone de chaque vêtement. Ainsi, « ils peuvent comparer les produits disponibles sur le marché. »

Cette exigence de sobriété ruisselle jusque dans les ateliers. DMD France optimise la coupe des tissus. Grâce à un logiciel, chaque empiècement est positionné au millimètre près. « Les chutes de tissu sont limitées entre 2 et 3 % seulement », souligne Marion Gagnioud. Les résidus sont ensuite collectés par des entreprises et associations locales, utilisés pour la fabrication d’isolants ou d’objets artisanaux.

Cette démarche RSE, aussi structurée soit-elle, s’avère exigeante. Un comité de pilotage se réunit chaque trimestre pour faire le point, ajuster les trajectoires, arbitrer les priorités, débloquer les financements. « Nous ne nous fixons pas de limite budgétaire stricte, mais beaucoup de coûts sont cachés », explique-t-elle.

L’investissement est souvent réalisé sans bénéfice immédiat. « De nombreuses entreprises recherchent des vêtements professionnels plus respectueux de l’environnement, mais le palier psychologique du prix induit est encore difficile à franchir pour certains. Certaines offres éco-conçues peuvent mettre du temps à être acceptées par le marché », constate Damien Jacquet-Francillon. A cela s’ajoutent les tensions structurelles de la filière textile.

Dans ce contexte, maintenir un sourcing local ou européen, cohérent avec les engagements de l’entreprise, devient un défi supplémentaire.

AUTOCONSOMMATION ELECTRIQUE

Les entreprises cherchent à réduire leur empreinte carbone et à stabiliser leurs coûts d’énergie. La production photovoltaïque sur site (bâtiment, parking) est une solution. Selon les besoins, l’autoconsommation peut être totale ou partielle, avec possibilité d’injecter et vendre le surplus d’énergie sur le réseau. Toute installation photovoltaïque doit d’abord être déclarée auprès du gestionnaire de réseau, généralement Enedis et en mairie pour les autorisations d’urbanisme. En autoconsommation totale, l’entreprise signe une Convention d’AutoConsommation Sans Injection (CACSI). Si elle souhaite injecter ou revendre le surplus, un contrat d’achat avec un distributeur d’électricité s’applique.

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